Jeanne Côté est visiblement un exemple de persévérance. Pour sa septième tentative (!) de participer au concours des Francouvertes, non seulement l’autrice-compositrice de 28 ans a enfin été acceptée parmi les 21 candidats, mais elle a été couronnée gagnante de la grande finale lundi soir, au Club Soda. «J’ai énormément de reconnaissance envers le concours de m’avoir fait une place cette année. Parce que ça faisait longtemps que je voulais le faire!», a-t-elle dit au Journal au lendemain de sa courte nuit.
C’est une Jeanne Côté «sans mots» qui a pris le micro lundi soir après minuit, quelques instants après avoir été sacrée grande gagnante des Francouvertes 2023. L’artiste de Petite-Vallée venait de coiffer au fil d’arrivée Héron et Parazar.
Pour Jeanne Côté, il s’agissait d’une double victoire, car on lui avait fermé la porte six fois auparavant dans la sélection des Francouvertes. «Chaque année, je me disais que je ne me réinscrirais plus, mentionne-t-elle au bout du fil. Je me disais que j’étais tannée et que je n’aimais pas les concours [rires]. Et là, j’ai sorti mon album [Suite pour personne, en janvier dernier] et je me suis dit que ce serait un bon timing.»
Pourquoi tenait-elle à ce point à participer aux Francouvertes? «Ça donne un coup de pouce, peu importe. Mon plus grand souhait avec le concours cette année, c’était de me rendre en demi-finale. Ça donne un boost de visibilité, de se rendre à cette étape-là.» Elle a visiblement dépassé ses propres attentes.
Bien s’entourer
Avec sa victoire, Jeanne Côté écoutera les offres des différentes maisons de disques qui se sont déjà manifestées depuis le début de la compétition. «Il y a des trucs sur la table en ce moment. Je vais me laisser la semaine pour respirer et dormir. […] C’est à suivre. J’aimerais m’entourer un peu plus pour avoir moins d’administration à faire de mon bord. Comme ça, je vais pouvoir me concentrer et écrire des nouvelles tounes.»
En plus de la bourse de 15 000$ offerte par SiriusXM, Jeanne Côté a aussi remporté de nombreux prix, dont des séances en studio et différents concerts un peu partout dans la province. Cet été, elle retournera aussi donner de la formation au Camp Chanson Québecor de Petite-Vallée.
«La pédagogie et la transmission, ç’a toujours fait partie de mon ADN, dit celle qui est la fille d’Alan Côté, le directeur général et artistique du Festival en chanson de Petite-Vallée. Ma sœur et moi, on fait ça les deux ensemble.»
Ne pas être opportuniste
Jeanne Côté a d’ailleurs profité de ses «connexions familiales» pour demander au cousin de son père, un certain Louis-Jean Cormier, de réaliser son premier minialbum, Aller-retour, en 2019. «Je l’ai fait pour le début, mais après ça, je me suis dit que j’allais trouver mes propres collaborateurs», mentionne-t-elle.
«Je voulais faire mon chemin toute seule. Je n’ai jamais voulu avoir l’impression d’être opportuniste parce que mon père dirige un festival ou parce que j’ai de la famille en musique. J’ai toujours voulu faire mes trucs par moi-même.»
Bien qu’elle ait grandi dans un univers très musical, Jeanne Côté pensait d’abord faire carrière comme écrivaine quand elle était jeune. «J’ai fait un double DEC en musique et littérature quand je suis arrivée en ville», dit-elle.
Pour cette raison, elle a toujours accordé beaucoup d’importance aux textes de ses chansons. «C’est ce que j’aime écouter aussi, dit celle qui nomme Joni Mitchell, Mathieu Boogaerts et Marie-Jo Thério parmi ses influences. J’aime ça me pencher sur les textes. On dirait que j’essaie de faire de la musique que j’aimerais écouter.»