Plus de 450 personnes ont été détenues illégalement au Québec en une décennie, révèle une enquête du Globe and Mail publiée samedi.
Selon les données obtenues par le quotidien en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, au moins 454 détenus ont passé un minimum d’une journée en détention illégale dans les prisons du Québec entre janvier 2012 et mars 2022. Il est à noter que les données pour 2023 et une partie de celles pour 2022 ne sont pas disponibles.
Du nombre, 53 ont passé au moins une semaine en trop derrière les barreaux. Un détenu a même passé près de trois mois au Centre de détention de Québec, alors qu’il aurait dû avoir recouvré sa liberté.
Les détenus sont demeurés en prison pour diverses raisons, allant de mauvais calculs de la durée de leur peine à des erreurs d’identification.
Sollicité par le Globe, le ministère de la Sécurité publique du Québec a minimisé le nombre d’erreurs, qualifiées de «rares» compte tenu des plus de 400 000 détenus incarcérés durant la dernière décennie.
Ces erreurs sont néanmoins suffisamment fréquentes pour que le ministère leur consacre une page sur son site internet, sur laquelle on retrouve un formulaire conçu spécifiquement pour réclamer un dédommagement en cas de détention plus longue que prévu.
La présence de détenus dans des établissements provinciaux qui auraient déjà dû être libérés avait été mise en lumière en décembre dernier avec la mort de Nicous D’Andre Spring, tué à la prison de Bordeaux à la veille de Noël à la suite d’une altercation avec des agents correctionnels.
Or, l’homme ne devait pas se trouver en prison. Il aurait dû être libéré le 23 décembre, après avoir comparu devant les tribunaux.
Des enquêtes publiques sont en cours dans ce dossier.